Nous étions une trentaine de personnes à Dercé pour découvrir la peinture murale qui représente le sacrifice d’Isaac Gn 22
Devant ce récit, ce sont nos questions qui sont d’abord venues : pourquoi Dieu demande une telle chose à Abraham ? Est-ce le signe de pratiques anciennes ?
En regardant de près, nous avons fait quelques découvertes :
Si en fait Dieu demandait à Abraham de renoncer à une relation possessive avec son fils ! Si en fait, il s’agissait de le rendre libre (la tradition juive parle de la ligature d’Isaac) ! Si Isaac, donné par Dieu était rendu à Dieu pour qu’il vive ! Si c’était Abraham qui était pris dans une logique, comme le bélier qui était pris dans les broussailles de l’idolâtrie !
Abraham ne devait pas renoncer à son fils, mais à une forme de paternité.
Puis, nous avons, à la suite de pères de l’Église, risqué quelques parallèles : Jésus, comme Isaac, est le Fils Unique ; Jésus porte le bois de la croix, comme Isaac a porté le bois ; dans les deux récits, on trouve la mention « le troisième jour » ; Isaac a la vie sauve, et Jésus est le Sauveur.
Clément d’Alexandrie, Père de l’Église du troisième siècle indique : « Isaac […] est le type du Seigneur : enfant en tant que fils – puisqu’il était le fils d’Abraham comme le Christ est le fils de Dieu – victime comme le Seigneur. Mais il ne fut pas consumé, comme le fut le Seigneur. Isaac se borna à porter le bois du sacrifice, comme le Seigneur celui de la croix. » (Paed.1,5,23).
P. Bernard
