L’appel de l’alliance

L’appel de l’alliance

Dès la première lecture tirée du livre de la Genèse (Commencement), le ton du carême est donné. Il s’agit bien de reprendre conscience de l’Alliance que Dieu conclût avec les hommes par Noé et renouvelée et accomplie en son Fils Jésus le Christ. Dans notre péricope, le mot « Alliance » est utilisé cinq (5) fois et repris expressément pour la sixième (6) fois dans le refrain du psaume 24 (25).

Il faut noter que l’initiative vient de Dieu qui vole au secours des humains et de tous les êtres vivants : « Voici que moi, j’établis mon Alliance avec vous, avec votre descendance après vous, et avec tous les êtres vivants…» (Gn 9,8).

Le thème de l’Alliance est la protection (salut) contre les catastrophes naturelles. Dieu promet de les libérer du ravage des eaux du déluge : « les eaux ne se changeront plus en déluge pour détruire tout être de chair » (V. 15). Et le signe visible de cette Alliance sera « l’arc apparu au milieu des nuages ».

L’eau du déluge, signe de la mort à cause du refus d’obéir à Dieu, est la même qui transportât l’arche qui a sauvé Noé et les autres. Cet arche de l’Alliance est, selon St Pierre, figure du baptême qui n’est pas question de purification de souillures extérieures mais d’obéissance à Dieu, une sorte de circoncision du cœur et d’attachement à Dieu comme peuple d’écoute.

D’où le baptême devient un « engagement envers Dieu d’une conscience droite » comme réponse de l’homme à l’engagement sans faille de Dieu envers toute la création. Mieux que la figure, le baptême de maintenant sauve grâce à la résurrection du Christ qui a vaincu nos péchés par sa souffrance et sa mort en nous introduisant devant Dieu (cf 1 P 3,18-22).

Pour nous, Jésus fut baptisé. C’est aussi pour nous qu’il fut poussé dans le désert pour affronter le Tentateur, l’accusateur de ses frères et sœurs en humanité. L’ayant vaincu, Jésus va donc proclamer l’accomplissement des temps et l’approche du règne de Dieu, règne d’une Nouvelle Alliance en sa personne, source de notre espérance. Désormais, nous avons la grâce de vaincre le Tentateur en acceptant de nous convertir et de croire à la Bonne Nouvelle du salut (cf Mc 1,12-15). Le carême est le temps propice pour nous laisser conduire et pousser par l’Esprit dans le désert intérieur de notre cœur afin « d’apprendre à écarter le ferment du mal » et à accueillir la surabondance de vie divine pour la partager avec les pauvres et les personnes vulnérables.

Edito proposé par le Père Victor-Noël DOSSOUVI

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