Le Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ.

Le Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ.

La fête du Saint Sacrement s’appelait autrefois « la Fête-Dieu ». J’ai le souvenir des Fête-Dieu de mon enfance, des processions sur les routes du village jonchées de pétales de fleurs. Et nous, petites filles vêtues de blanc, portions avec sérieux une corbeille emplie de pétales. Au signal donné, nous lancions à pleines mains vers le ciel des poignées de fleurs. C’était beau, joyeux, comme un merci pour la nature qui refleurit. Je me sentais reliée à la beauté du monde, je me sentais aimée de Dieu.

Dieu nous aime depuis toujours, il a besoin de notre amour, il est une éternelle proposition d’amour. Par Jésus, le Christ, il nous rejoint dans notre humanité. Dans l’eucharistie on accueille physiquement le corps du Christ, c’est un lien d’amour, nous sommes unis à Dieu dans le Christ.

En même temps, et de façon indissociable, l’eucharistie à laquelle je participe m’envoie vers mes frères puisque Dieu est en chacun de nous et que nous ne formons qu’un seul corps. La communion au corps du Christ est aussi une communion à mes frères, et une communion physique : j’ai reçu physiquement le corps du Christ, je reçois physiquement le corps de mon prochain. C’est-à-dire que je l’accueille, j’y suis attentif, j’en prends soin. Accueillir et soigner l’autre, afin qu’autour de nous, « le prochain retrouve goût à exister » et parce que « le corps est la parole de l’amour » (Maurice Bellet)*

Maurice Zundel* écrit :« L’eucharistie signifie avant tout la communion des hommes les uns avec les autres…pour constituer ce monde qui est la nouvelle humanité, qui est l’Eglise, le corps mystique de Jésus. »

« L’hostie c’est l’homme, car ce n’est pas pour être dans un tabernacle que le Seigneur demeure parmi nous, c’est pour être le ferment qui nous divinise et nous transforme en lui. Le seul tabernacle et le seul ciboire, c’est l’homme.»

C’est de l’humanité qu’il faut faire le corps et le sang du Seigneur. »

« Communier à Dieu, communier à l’homme, c’est une seule et même chose »

M.Bellet, prêtre, psychanalyste (1923-2018)
M.Zundel, prêtre suisse, écrivain, théologien (1897-1975)

Édito proposé par Marie-Christine POISSON

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