Les voies de Dieu ne sont pas prévisibles

Les voies de Dieu ne sont pas prévisibles
Je ne sais pourquoi, mais je vois par trois fois le petit Samuel bondir de son lit pour répondre à l’appel. Mouvement brusque. Agitation ? Hyperkinésie ? Non ! Le mouvement de Samuel est ordonné, finalisé, il conduit à une rencontre.
Samuel passe du sommeil à une veille active, une écoute intriguée. Il se mobilise et se rend disponible. Il ne sait pas encore à quoi, mais il est prêt. Au musée de Montpellier, un très beau tableau de Reynolds présente Samuel en train de prier. Il y a là quelque chose de très touchant, l’innocence et la pureté de l’enfance habitées de
spiritualité. Dieu parle au cœur des petits.
Le vieillard comprend que l’enfant est appelé. Il perçoit que quelque chose de nouveau est en train d’advenir ; que quelqu’un, non identifié encore, est en train d’intervenir.
Eli n’aura pas pour successeur l’un de ses fils, mais Samuel. On ne devient pas prophète de père en fils, mais par vocation. Et la vocation n’est jamais prévisible. Elle fait irruption quand on ne s’y attend pas et chez ceux que l’on n’aurait pas choisis.
De Samuel à Bernadette Soubirous, en passant par Isaïe et saint Paul, l’Esprit saint bouscule régulièrement les habitudes de pensée, casse la continuité, brise l’homogénéité. L’irruption de la présence de Dieu bouleverse ce qui serait trop «naturel ».
Il en sera de même quand Samuel sera vieux et qu’il devra nommer un roi, parce que « ses fils n’étaient pas dignes de lui succéder ». Le « naturel » est souvent réfractaire aux vrais changements, il s’installe dans les avantages acquis, les routines asphyxiantes, il se ferme à la vie. « Nul n’est reconnu prophète dans sa famille ni dans son pays », dira Jésus. Les chemins de Dieu ne suivent pas la voie hiérarchique, ni la succession familiale. Soyons attentifs : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! »

Sœur Marie Monnet Dominicaine
Proposé par Ange-Marie Liénard

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