Le Christ est ressuscité ! En quoi sommes-nous concernés ?

Le Christ est ressuscité ! En quoi sommes-nous concernés ?

La prière d’ouverture au début de la messe du jour de Pâques exprime une demande a Dieu le Père : « Accorde-nous d’être renouvelés par ton Esprit» Nous fêtons la résurrection du Christ, nous fêtons Pâques, c’est pour que nous soyons des êtres nouveaux. La prière après la communion dira que déjà nous sommes renouvelés. Si nous célébrons la résurrection du Christ, c’est qu’il s’agit de nous, de ce que nous devenons, de ce que nous espérons, de ce que vivons.

Cette vie nous est donnée au jour de notre baptême, ce jour « où nous avons été ensevelis avec le Christ dans sa mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle. » (Romains 6. 4) À Pâques, nous célébrons la Résurrection du Christ comme quelque chose qui est arrivé et qui nous arrive encore. Par le baptême nous avons reçu le don de cette vie nouvelle, la faculté de l’accueillir, la grâce d’en vivre.

Des l’origine, les 1ers chrétiens ont fait un rapprochement entre création et résurrection. On en a l’indice avec l’évangile qui est proclamé et qui commence par ces termes : « le premier jour de la semaine. » Certains ont même reconnu dans cette semaine nouvelle qui commence une re-création, un récit nouveau de création, un 8eme jour.

La question n’est peut-être pas si simple : est-ce que chacun de nous peut dire en quoi la foi en la résurrection le renouvelle, le recrée, le rend différent et nouveau ? Est-ce que chacun peut dire que la foi lui fait vivre une aventure de libération et de liberté ? Voyez pourtant ce que dit St Paul dans la lettre aux colossiens : « vous êtres ressuscités avec le Christ. » (colossiens 3,1) Il ne dit pas seulement : « Le Christ est ressuscité », il dit : « vous êtes ressuscités ». J’ai souvenir de cette personne baptisée à l’âge adulte et qui dans sa lettre de demande à l’évêque commençait par ces mots : « il m’a remise debout ». Cette personne vivait la foi comme une expérience qui lui redonnait goût à la vie, qui faisait d’elle une personne plus vivante.

La foi en la résurrection a une dimension existentielle. Elle fait expérimenter à celle ou celui qui croit un élan de vie, un surplus de vie. Il ne s’agit pas a proprement parler d’une opinion, l’opinion ce serait que certains disent et pensent que Jésus est ressuscité ; il ne s’agit pas non plus d’une conviction, la conviction ce serait que certains disent qu’ils sont sûrs et persuadés ; il s’agit de quelque chose de plus vital, de plus essentiel, quelque chose qui vous transforme, vous régénère comme dit la prière.

Si l’on est au niveau plus vital, il s’agira avant tout d’être témoin et de l’être de façon existentielle, dans et par sa façon de vivre. Devenir chrétien, ce ne sera pas seulement apprendre la vie du Christ, ce sera prendre soi-même un chemin de vie pour expérimenter avec les autres un parcours de foi, ce sera vivre un itinéraire, avec des étapes, des seuils a franchir.

Le chrétien n’explique pas la résurrection, sa vie raconte la présence du ressuscité.

Édito proposé par le Père Bernard CHATAIGNIER

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