CHRÉTIENS EMBARQUÉS DANS CE MONDE « SOYEZ SANS CRAINTE ! »

CHRÉTIENS EMBARQUÉS DANS CE MONDE « SOYEZ SANS CRAINTE ! »

Témoignage d’un chrétien engage, du 2e s

« Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes, ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. (…) Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s’acquittent de tous leurs devoirs de citoyens et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie leur est une terre étrangère.

Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n’abandonnent pas leurs nouveaux-nés. (…) Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la Terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois.

Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. On ne les connaît pas, mais on les condamne. On les tue, et c’est ainsi qu’ils trouvent la vie. Ils sont pauvres et font beaucoup de riches. Ils manquent de tout et ils ont tout en abondance. On les méprise et dans ce mépris ils trouvent leur gloire. On les insulte et ils bénissent. Alors qu’ils font le bien, on les punit comme des malfaiteurs. Tandis qu’on les châtie, ils se réjouissent, comme s’ils naissaient à la Vie.

En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répandue dans le corps comme les chrétiens dans la cité du monde. (…) La chair déteste l’âme et lui fait la guerre, sans que l’âme lui ait fait du tort, mais parce qu’elle l’empêche de jouir des plaisirs ; de même le monde déteste les chrétiens, sans que ceux-ci lui aient fait de tort, mais parce qu’ils s’opposent à ses plaisirs.

L’âme aime cette chair qui la déteste, ainsi que ses membres, comme les chrétiens aiment ceux qui les détestent. L’âme est enfermée dans le corps. Mais c’est elle qui maintient le corps. Ainsi les chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde ; mais c’est eux qui maintiennent le monde. (…)

Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu’il ne leur est pas permis de le déserter. »

(Lettre à Diognète – anonyme du IIe s)

Édito proposé par le Père Joseph GUILBARD

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