JEAN LE BAPTISTE, DERNIER PROPHÈTE DE L’ANCIEN TESTAMENT ?

JEAN LE BAPTISTE, DERNIER PROPHÈTE DE L’ANCIEN TESTAMENT ?

Si Jésus est le grand absent du passage d’Évangile que nous entendons ce dimanche, la figure du Christ est parfaitement annoncée par Isaïe dans la 1ère lecture (Is 61, 1-2a.10-11). C’est celle d’une joie débordante annoncée en priorité aux petits et aux pauvres, aux exilés et aux opprimés, qui se différencie des annonces habituelles des autres prophètes de l’Ancien Testament privilégiant l’annonce de la parole divine aux autorités laïcs et religieuses, aux peuples de Juda et d’Israël.

N’oublions pas que la mission première des prophètes est d’annoncer la venue d’un Messie sauveur.

Mais Jean le Baptiste, contemporain de son cousin Jésus de Nazareth, est-il célébré comme étant le dernier prophète de l’AT ?

Dans la Bible, le prophète n’est pas celui qui prédit l’avenir, comme un devin, mais celui qui est interprète de la Parole divine ; celui qui parle à ses contemporains au nom de Dieu, « Et le Seigneur me dit : ainsi, je mets mes paroles dans ta bouche » Jer 1,9. Par ailleurs, le prophète est animé par l’Esprit Saint comme il est précisé dans le Credo : « Il a parlé par les prophètes ».

En cela, Jean-Baptiste est prophète quand il témoigne devant les prêtres et les lévites envoyés par les Juifs de Jérusalem1. Il leur fait une première réponse prophétique empruntée à Isaïe : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : redressez le chemin du Seigneur. » Plus loin dans l’Évangile, il annonce qu’il doit s’effacer comme le prophète se retire devant la parole de Dieu qu’il a annoncé : « c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » On peut interpréter cette parole de Jean-Baptiste qui, dans sa grande humilité, considérait qu’il n’était pas digne d’être un disciple de Jésus, mais qu’il serait le dernier contemporain de Jésus, Fils de Dieu, pour annoncer sa venue.

Enfin, le prophète n’est pas la lumière. La seule vraie lumière pour chacun, c’est le langage qui est chez Dieu. « Le Verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme ». Jn 1,9 L’évangéliste précise que Jean-Baptiste « n’est pas la lumière, mais qu’il était là pour rendre témoignage à la lumière ». Il est venu préparer les cœurs des hommes à la venue du Fils.

A une semaine du déploiement du mystère de l’Incarnation dans notre vie de foi, préparons nos cœurs à la venue du Christ rédempteur et demandons-lui qu’Il nous enveloppe de la vrai Lumière qui éclairera notre vie.

Édito proposé par Michell ROTHEŸ

1 Dans le NT, le mot Juif n’est pas une désignation ethnique mais un terme qui a une réelle portée théologique, et qui se différencie du terme Grec qui signifie les Nations ou les païens : « Car tous, Juifs comme Grecs sont sous l’empire du péché » Rm 3,9 ou « Il n’y a plus ni Juif ni Grec » Ga 3,28

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