LA VIERGE, SERVANTE DU SEIGNEUR :

LA VIERGE, SERVANTE DU SEIGNEUR :

« Voici la servante du Seigneur; que tout m’advienne selon ta parole » ( Lc 1, 38 ).

Tel est le dernier mot de Marie, la vierge, expression de son consentement libre au dessein de Dieu. Elle devient ainsi l’exemple typique de comment l’accueil amoureux de la Parole ( le Verbe ) venant de Dieu peut transformer toute une vie. Mais, en quoi est-elle servante de Dieu et comment?

A l’annonciation, il est dit: « l’Esprit Saint viendra sur Marie, pour que l’être saint qui naîtra soit le Fils de Dieu » (cf. Lc I, 35 ). Car Marie répondit: « je ne connais pas d’homme » (V. 34) voire qu’elle est vierge et qu’elle n’a pas de relations conjugales. Ainsi, à partir de son fiat, elle laisse le contrôle de la situation à Dieu par son abandon consenti. Elle ne sera pas alors une « mère autonome » de Jésus sinon son fils serait à elle, mais parce que son Fils est né de l’Esprit, Marie acquiert une dignité unique et singulière.

En conséquence, le fait que Marie soit vierge, le fils qui est engendré en elle n’est pas à elle mais à l’Esprit Saint. Au baptême de Jésus où Luc nous donnera une seconde version de la naissance de Jésus de l’Esprit, il ne mentionnera pas la présence de Marie (Lc 3, 21-22). Son absence permet de comprendre la place alors de Marie dans cette génération comme « servante-collaboratrice » de l’Esprit.

En effet, Marie et l’Esprit saint sont unis dans l’acte générateur de Jésus, mais « le propriétaire de l’action c’est l’Esprit ». Et le Ps 2,7 l’avait dit: « Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré ». Jésus est généré par le Père dans l’Esprit Saint. En cela, Marie est servante de l’Esprit de son Seigneur en tant que « collaboratrice » dans la génération.

Cette mission participative de Marie en tant que collaboratrice ne diminue en rien la qualité de sa personne mais plutôt l’élève car, c’est en disparaissant devant l’Esprit qu’elle se fond en Lui dans une humilité totale. L’Esprit est ainsi la « Mère » d’en haut par laquelle le Père engendre Jésus et par laquelle Jésus engendre les Apôtres. La Vierge servante est alors la collaboratrice de l’Esprit Saint par qui Dieu engendre des fils et filles pour le Royaume. Être donc généré par l’Esprit serait la même chose qu’être fils ou fille de Marie.

Enfin, Noël ne serait-elle pas la fête de la rencontre de deux humilités: l’humilité d’un Dieu-Amour qui descend jusqu’au sein de sa servante qui, à son tour, va humblement à la rencontre de son Seigneur dans un grand dépouillement et abandon de soi ?

Édito proposé par le Père Victor-Noël DOSSOUVI

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