Ciné-débat : la vie recommencée Compte rendu de la seance et du débat

Compte rendu du débat sur le documentaire de François Perlier.

                         Lundi 11 décembre, un peu plus de cinquante personnes ont assisté à la projection du documentaire Partir à l’aventure.Récits de parcours migratoires en contextes agricoles proposéepar les bénévoles du CCFD – Terre Solidaire au cinéma Le Cornay à Loudun dans le cadre du festival ALIMENTERRE.                                                                         Réalisé par quatre étudiantes en agronomie, le film  questionne les liens entre des parcours migratoires et nos systèmes de production agricole. Il montre les interdépendances entre les producteurs du Nord qui ont besoin de la main d’œuvre saisonnière et les jeunes du Sud qui cherchent des solutions face aux manques de perspectives de leur quotidien. Au travers des interviews croisées d’employeurs, d’employés et de familles en France, en Côte d’Ivoire, mais aussi au Maroc, à la fois pays d’émigration et d’accueil de migrants subsahariens, le film laisse apparaître les histoires singulières des protagonistes. Ces témoignages diversifiés et intenses permettent de prendre conscience des réalités des phénomènes migratoires et montrent comment l’agriculture productiviste est à la fois une opportunité de travail pour des personnes migrantes mais aussi une économie très dépendante de cette main-d’œuvre immigrée.
                           A l’issue de la projection, le public a pu débattre avec Anne Lascaux, qui intervient dans le film entant que docteur en géographie, auteur d’une thèse sur l’insertion et les pratiques de migrants marocains dans l’agriculture méditerranéenne et Flora Penot, doctorante en géographie à Migrinter, le laboratoire de recherche spécialisé dans l’étude des migrations internationales. Les spectateurs se sont émus des témoignages souvent poignants des migrants racontant leurs parcours pour rejoindre l’Europe : violences, réussites, échecs, liens familiaux, difficultés liées aux papiers, conditions de vie, etc. Un chiffre a également fait réagir le public : en France, 80 % de la main-d’œuvre salariée dans l’agriculture est d’origine étrangère. Si cette part semble moins importante dans le Loudunais, des agriculteurs présents dans la salle ont pu témoigner du travail de saisonniers polonais puis bulgares dans la production locale de melon. Selon Anne Lascaux, le recours à des saisonniers étrangers répond au manque de travailleurs agricoles français mais permet surtout de profiter d’une main-d’œuvre plus corvéable

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